Remarques et questions sur les modes

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Spiney
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Remarques et questions sur les modes

Message par Spiney »

Salut, je voulais juste faire le point sur les modes, une partie de la théorie dans laquelle je me suis récemment lancé.

D'abord j'aimerais une précision sur les positions. Après les avoir apprises j'ai lu sur ce site http://www.guitarspeed99.com/sources/po ... ajeure.php qu'il existait f'autres positions, plus utilisées par les guitaristes de métal. J'utilise celles qui sont décrites comme "jazz". Qu'en pensez-vous ?

Ensuite j'ai noté que la fameuse "couleur" d'un mode ne ressort finalement que sur une certaine suite d'accords. En effet sur une suite d"accords majeure, même les modes mineurs me semblent sonner joyeux. Vous voyez ce que je veux dire ?

Enfin je me suis rendu compte que je voyais les choses beaucoup plus clairement en n'apprenant pas réellement la gamme mineure naturelle, mais plutôt en la traitant comme un simple mode de la gamme majeure (ce qu'elle est). Pensez-vous que cette approche est acceptable ?

Dernière chose, je voudrais savoir comment vous décidez si tel ou tel riff, passage, solo, etc. se trouve sur un mode plutôt que sur un autre. Finalement un mode ca reste extrêmement simple puisque qu'on joue la gamme majeure à partir d'un degré différent, mais peut-on toujours clairement définir un mode ? et si une même phrase musicale sonne lydien au début et phrygien sur la fin ?

En fait j'ai pris un peu de recul sur certains détails de la théorie, car même si je trouve passionnant de pouvoir savoir à l'avance comment va sonner une sixte majeure ou une quinte diminuée, je trouve irréaliste de réfléchir en ces termes lors d'une improvisation, du moins je me suis rendu compte que mon oreille me guide naturellement et assez efficacement vers les notes qui commencent ou qui finissent bien telle ou telle phrase musicale. Donc, finalement, est-ce qu'avec de l'entraînement à l'improvisation sur la gamme majeure on ne se retrouve pas à jouer inconsciemment avec les modes ?

Question bonus : je lis souvent que pendant la renaissance et jusqu'à la fin du XIIIeme siècle les compositeurs ne se servaient pas des modes. Je ne m'y connais pas un brin en musique classique mais j'ai du mal à imaginer que Bach ou Mozart n'aient jamais eu l'idée de commencer une gamme majeure sur un autre degré que la tonique :happy1: . Quelqu'un peut-il m'éclairer ?

Merci :hello:
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Ivy
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Re: Remarques et questions sur les modes

Message par Ivy »

Spiney a écrit :D'abord j'aimerais une précision sur les positions. Après les avoir apprises j'ai lu sur ce site http://www.guitarspeed99.com/sources/po ... ajeure.php qu'il existait f'autres positions, plus utilisées par les guitaristes de métal. J'utilise celles qui sont décrites comme "jazz". Qu'en pensez-vous ?
Il y a énormément de façons de se positionner pour jouer les modes. Dans le cas de trois notes par cordes, on se situe assez clairement vers un positionnement de montées/descentes assez utilisé dans le métal. En ce qui me concerne, j'ai mis l'accent sur les arpèges. Aucune position ne prévaut a priori. Elles sont toutes bonnes à prendre. Mais dans ce cas, je te conseille de partir en flux tiré : je veux jouer telle chose, quel découpage des modes est le plus avisé pour ce coup-là ?
Ensuite j'ai noté que la fameuse "couleur" d'un mode ne ressort finalement que sur une certaine suite d'accords. En effet sur une suite d"accords majeure, même les modes mineurs me semblent sonner joyeux. Vous voyez ce que je veux dire ?
C'est vrai que l'on associe des couleurs et des accords à chaque mode. Une bonne maitrise de ces ensembles permet de jouer des choses sensationnelles. Pour autant, mettre un peu de désordre là dedans fait beaucoup de bien et s'accorde bien avec la pratique de la guitare.
Enfin je me suis rendu compte que je voyais les choses beaucoup plus clairement en n'apprenant pas réellement la gamme mineure naturelle, mais plutôt en la traitant comme un simple mode de la gamme majeure (ce qu'elle est). Pensez-vous que cette approche est acceptable ?
Tant que tu fais attention à appuyer la fondamentale en tant que telle, pas de souci a priori. Le principal étant de se doter de points de repère.
Dernière chose, je voudrais savoir comment vous décidez si tel ou tel riff, passage, solo, etc. se trouve sur un mode plutôt que sur un autre. Finalement un mode ca reste extrêmement simple puisque qu'on joue la gamme majeure à partir d'un degré différent, mais peut-on toujours clairement définir un mode ? et si une même phrase musicale sonne lydien au début et phrygien sur la fin ?
C'est les accords et/ou la basse qui font le travail. Eux donnent la tonalité. Ensuite, tu regardes si les notes de ton solo correspondent pile à une gamme majeure. Sinon, les différences te donneront le mode sur lequel jouer et te permettront de voir un éventuel changement de mode en cours de solo.
En fait j'ai pris un peu de recul sur certains détails de la théorie, car même si je trouve passionnant de pouvoir savoir à l'avance comment va sonner une sixte majeure ou une quinte diminuée, je trouve irréaliste de réfléchir en ces termes lors d'une improvisation, du moins je me suis rendu compte que mon oreille me guide naturellement et assez efficacement vers les notes qui commencent ou qui finissent bien telle ou telle phrase musicale. Donc, finalement, est-ce qu'avec de l'entraînement à l'improvisation sur la gamme majeure on ne se retrouve pas à jouer inconsciemment avec les modes ?
Une bonne impro se prépare longtemps à l'avance. Tu quadrilles ton manche et puis tu pars n'importe comment dans ce cadre ou à l'inverse, tu fais exprès de taper à côté. Les positions de la gamme majeure et des modes sont les mêmes, simplement décalées. C'est normal que tu retrouves des repères. Perso, je trouve que ceux qui improvisent le mieux sont ceux qui brisent un peu ces repères.
Question bonus : je lis souvent que pendant la renaissance et jusqu'à la fin du XIIIeme siècle les compositeurs ne se servaient pas des modes. Je ne m'y connais pas un brin en musique classique mais j'ai du mal à imaginer que Bach ou Mozart n'aient jamais eu l'idée de commencer une gamme majeure sur un autre degré que la tonique :happy1: . Quelqu'un peut-il m'éclairer ?
Les modes ont toujours été utilisés. Simplement, ils ont été seuls pendant presque toute l'Histoire de la musique. La grande différence de la Renaissance, c'est l'utilisation de la musique tonale, inconnue jusqu'alors. Les modes, on en retrouve partout. Il n'y a pas eu de chasse aux sorcières.
Merci :hello:
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Spiney
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Re: Remarques et questions sur les modes

Message par Spiney »

Salut Ivy, et désolé pour cette réponse tardive :rouge:
Il y a énormément de façons de se positionner pour jouer les modes. Dans le cas de trois notes par cordes, on se situe assez clairement vers un positionnement de montées/descentes assez utilisé dans le métal. En ce qui me concerne, j'ai mis l'accent sur les arpèges. Aucune position ne prévaut a priori. Elles sont toutes bonnes à prendre. Mais dans ce cas, je te conseille de partir en flux tiré : je veux jouer telle chose, quel découpage des modes est le plus avisé pour ce coup-là ?
Ok, pour l'instant je vais quand même essayer de maîtriser ces positions là, ensuite on verra. De plus je trouve intéressant d'utiliser des choses à contre-emploi pour un peu se singulariser. Utiliser une télécaster pour jouer du hard-rock, ou utiliser des positions "jazz" pour jouer du métal. Bref, je verrai ce que ça donne.
C'est vrai que l'on associe des couleurs et des accords à chaque mode. Une bonne maitrise de ces ensembles permet de jouer des choses sensationnelles. Pour autant, mettre un peu de désordre là dedans fait beaucoup de bien et s'accorde bien avec la pratique de la guitare.
Oui, c'est bien mon but, briser les gammes de façon un peu inhabituelle et tenter de trouver un peu d'originalité. Mais je me force tout de même à maîtriser les techniques classiques d'improvisation avant d'expérimenter mes trucs.
C'est les accords et/ou la basse qui font le travail. Eux donnent la tonalité. Ensuite, tu regardes si les notes de ton solo correspondent pile à une gamme majeure. Sinon, les différences te donneront le mode sur lequel jouer et te permettront de voir un éventuel changement de mode en cours de solo.
Ah, tu rejoins donc ce que je voulais dire. Si les accords et la basse font le travail, tu auras donc du mal faire sonner du lydien sur une suite d'accords typiquement majeure ionienne. N'est-ce pas ?
Une bonne impro se prépare longtemps à l'avance. Tu quadrilles ton manche et puis tu pars n'importe comment dans ce cadre ou à l'inverse, tu fais exprès de taper à côté. Les positions de la gamme majeure et des modes sont les mêmes, simplement décalées. C'est normal que tu retrouves des repères. Perso, je trouve que ceux qui improvisent le mieux sont ceux qui brisent un peu ces repères.
Oui on en revient toujours à ça : connaître la manière académique, et tenter d'en sortir ici ou là.
Les modes ont toujours été utilisés. Simplement, ils ont été seuls pendant presque toute l'Histoire de la musique. La grande différence de la Renaissance, c'est l'utilisation de la musique tonale, inconnue jusqu'alors. Les modes, on en retrouve partout. Il n'y a pas eu de chasse aux sorcières.
Je ne comprends pas bien ta réponse. Moi je voulais bien dire à partir de la renaissance et en musique classique, peut-on entendre clairement un passage construit sur le mode lydien ou dorien par exemple ? Je ne pense pas car sinon ces modes là ne sonneraient pas exotiques pour nous occidentaux. Je pense justement que c'est suite à cette utilisation exclusive des modes ionien et aéolien que des modes comme le phrygien, pourtant construit avec les mêmes notes, arrivent à sonner très typés (espagnol en l'occurence). Mais je ne connais pas plus que ça la musique classique donc si certains s'y connaissent mieux leur témoignage est bienvenu.


Voilà, sur ce vais travailler mes gammes :hello:
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