Test du Marshall JVM205C
par SeriousBanana
Marshall, Je Vous M!
Après les JVM410, Marshall lance la nouvelle série d'ampli JVM2. La différence? Deux canaux en moins, mais autant de sonorités que la version quatre canaux! Une simplification qui ne sacrifie donc pas la palette sonore impressionnante de cette nouvelle gamme d'ampli signée Marshall.
Esthétiquement, c'est tout ce dont Marshall nous a habitué depuis des décennies: une ébénisterie lourde qui inspire la confiance d'une solidité robuste; un tolex, une grille et des renforts assemblés parfaitement sans aucun jeu prouvant le sérieux de la fabrication; les finitions sont impeccables...un panneau de boutons d'une couleur or brossée chargé de fonctionnalités tout en restant très épuré, embellissant l'ampli pour le rendre très classe et très pro. C'est un ampli aussi agréable à regarder qu'à manipuler!
Personnellement, je le trouve plus luxueux que d'autres produits Marshall: en dépit de ses nombreux boutons, le panneau avant se montre très aéré et les écritures de petite taille n'envahissent pas ce dernier, contrairement à la série JCM2000, par exemple, où les grosses écritures en gras le rendait moins classe et trop chargé, sans le rendre pour autant moche bien sur. C'est une apparence moderne, luxueuse, sans trahir l'identité Marshall.
Le combo testé ici, le JVM205C est imposant par sa taille et par l'impression « haut-de-gamme » qu'il dégage. Toutefois, vous le sentirez quand vous le porterez seul, car il pèse environ 30kg! Mais tout à été prévu, deux poignées de transport son disposée de chaque côtés de l'ampli, en plus de la poignée supérieure. Étant donné qu'il s'agit d'un combo avec deux haut-parleurs, son encombrement est revu à la hausse mais on lui pardonnera facilement, au vu de sa qualité, des gamelles de 12 pouces qu'il renferme, et de son apparence générale qui fera bonne impression dans votre chambre et sur scène.
Effectuer ses réglages se montre très facile sur cet ampli, et on trouvera sans difficulté un son qui nous convient. Ce n'est pas comme certains amplificateurs ou il y a des combinaisons que je qualifierai de « mortes »: en adoptant un réglage fais au hasard, pas précise au millimètre près, l'ampli ne sonne pas, et on peine à chercher son son... (je retiendrais certains Mesa Boogie pour ne citer qu'eux). Ici, même en tirant une équalisation et des autres réglages aléatoires, on est surpris de la réactivité des différentes options, mais surtout que cela sonne très bien ou excellemment bien, sans qu'il y ait une position morte hideuse. Vous le verrez juste après, cela participe grandement à la polyvalence de cet ampli.
Le panneau de contrôle se divise en trois parties principales: la partie canal Clean/Crunch, avec son Gain, son égalisation, son volume et son switch intermode; la partie canal Overdrive avec les mêmes contrôles; puis enfin la partie section Amplification+Réverbe, où l'on pourra contrôler les deux volumes master, la présence, la résonance, puis la réverbe du canal Clean/Crunch et celle du canal Overdrive, ainsi que les divers switchs permettant par exemple d'activer la réverbe, puis d'alterner les Masters Volumes, ou encore d'activer la boucle d'effet.
Deux canaux, mais six possibilités de sons: chaque canal se décline en trois mode, et c'est ce qui fait la force du JVM2: une polyvalence accrue où chaque mode/canal à sa propre personnalité. Chaque mode porte un nom de couleur, couleur également représenté par une diode sur les switch : vert, orange et rouge. Plus on avancera dans ses couleurs, plus on aura un son agressif.
Et si je vous détaillais chacun des modes? Vous réaliserez surement mieux ce qu'ils ont de le ventre.
Canal Clean/Crunch: Mode Vert.
On a ici au son le plus clair, le plus pur de l'ampli. Testé avec simple et doubles bobinages, il se montre très agréable quelque soit le réglage: très dynamique, le son peut-être aussi bien velouté, chaleureux que claquant et cristallin. J'adore! C'est un très beau clean, peut-être le plus beau de tout ceux que Marshall nous a offert auparavant.
Canal Clean/Crunch: Mode Orange.
La circuiterie de ce mode se base -dixit le manuel- sur un Marshall JTM45. Selon les réglages, mais aussi selon votre jeu personnel, on oscille entre un son clair très chaud jusqu'à son point de fusion à un crunch léger très dynamique avec ce grain Marshall... C'est un régal si l'ont souhaite un léger overdrive bluesy ou un crunch pour crier le nom du rock.
Canal Clean/Crunch: Mode Rouge.
Ce mode est basé sur un Marshall JCM800. Effectivement! Encore plus sensible et dynamique que les précédents, on a un crunch nerveux à la JCM800, granité comme Marshall sait le faire, vous savez ce grain assez desserré faisant rugir votre guitare et qui donne cette étrange impression que sous vos doigts, vos cordes sont puissantes et rugueuses comme la roche :p
Canal Overdrive : Mode Vert.
Ce mode ressemble beaucoup au Clean/Crunch Rouge, peut-être un peu plus riche en gain... C'est l'idéal pour avoir un gros crunch rock complémentaire au précédent et en poussant le gain, on pénètre dans le domaine du Hard-Rock...
Canal Overdrive : Mode Orange.
Hard-Rock, Heavy-Metal. C'est ce que ce canal fais de mieux! Et c'est probablement mon préféré. Juste ce qu'il faut de gain pour être puissant, assurer des saturations au grain très desserré, précises et avec des réglages adaptés méchantes, tranchantes. C'est là qu'on réalise que l'ampli est une bête de polyvalence, car au vu de la panel de sons cleans, crunchy et autres joyeusetées rock qu'ils nous a montré, on se demande ou vas t'il aller dans la distorsion nette et radicale. On retrouvera avec joie des sons aussi bien vintage que moderne, comme le son des premiers Metallica et autres Megadeth (les meilleurs, mais je vais pas lancer le débat...).
Ce qui frappe, c'est ce grain, typiquement Marshall, desserré, rugueux, mais ultra-précis.
Canal Overdrive : Mode Rouge.
La distorsion extrême signée Marshall. Cette marque a t'elle été aussi loin en terme de distorsion? Faudrait que je teste la JCM800 KK Signature peut-être pour comparer... quoi qu'il en soit... ce canal sur ce mode... c'est le régal pour les saturations modernes et Metal. J'adore particulièrement le côté chaleureux que l'ampli libère, cela change des amplis au son sec, chirurgical. La distorsion est extrême, chaleureuse et pourtant précise, méchante et bien tranchante, tout en gardant l'identité Britannique chaleureuse des Marshall. Si vous aimez ce grain encore plus desserré et un peu rocailleux, vous allez adorer ce mode.
Comme vous le voyez, le JVM205C est une bête de polyvalence, comme si il intégrait tout ce que Marshall a fais de mieux au cours des quarante dernières années. Des sons clairs excellents, des crunchs à tomber , et des distorsions diverses au grain unique, du rock au métal moderne. Une variété de sons impressionnante et bluffante de qualité. Du velours au cristal, du rock au metal, du baveux au tranchant précis... toutes les combinaisons sont possibles, avec l'identité Marshall fièrement prononcée par ce grain rugueux et chaleureux.
Ces sonorités sont magnifiées par l'alliance suprême en terme de haut-parleur de guitare. Les versions deux hauts-parleurs intègrent un Celestion V30 et un Celestion G12-Heritage: ils restituent parfaitement le son chaleureux de cet ampli, transcrivant fidèlement les tonalités moelleuses mais aussi tranchantes de votre son. Vous n'aurez pas de problème pour vous faire entendre...
… et dans votre chambre aussi. Car, vous vous en doutez, 50 watt lampe c'est énorme, sur scène ça passera sans problème... mais quid du bas volume? La famille JVM intègre deux Master Volume très sensibles, et cela en fais un autre point fort de l'ampli: en plus d'avoir la possibilité de pouvoir régler deux volumes différents (pratique par exemple pour passer de la rythmique au lead), l'ampli réagit merveilleusement bien à bas volume... même au volume de chambre pour ne pas déranger les personnes proches, même avec les distorsions les plus puissantes. Bien sur, on ne sentira pas toute la puissance se dégager des hauts-parleurs et on les sentira bridés, mais c'est largement suffisant pour obtenir un son très correct à bas volume. Merci aux Master Volume de qualité!
Sur la face avant, prêt des Masters Volumes, le contrôle de « Présence » et de « Résonance » est présent via deux potentiomètres. Le premier est bien connu sur les amplis et se montre très efficace. Plus on met de présence, plus on aura de facilité de percer le mix, avec des fréquences hautes revues à la hausse. Plus on en met, plus on entendra cependant vos fausses notes et autres couacs
Ce réglage est très efficace, et j'aime le pousser au moins aux trois-quart de la course pour rendre plus tranchantes les distorsions extrêmes, ou rendre les sons clairs plus cristallins.
A l'inverse, la « Résonance » permet de contrôler les basses fréquences, en les rendant plus ou moins amples. Assez efficace, ce contrôle est idéal si on veut épaissir son son, en le rendant plus velouté, ou embellir ses palm-mutes méchamment pour les métalleux.
Ensuite, il y a deux potards pour régler la Réverbe, un pour la régler sur chaque canal: pratique, d'autant plus qu'elle se montre d'excellente qualité et progressive, allant d'une réverbe très fraîche jusqu'à la réverbe imposante épaississant considérablement le son.
Voilà, je crois que nous avons fais le tour des contrôle en façade ainsi que des sonorités . Vous croyez que l'essentiel du JVM a été revu? Pas de bol, l'arrière offre une connectique ultra-complète...
Il dispose donc des traditionnelles connections pour baffles -toutes les combinaisons possibles et imaginables sont présentes-, d'une sortie ligne avec émulation de baffle au format XLR, comme les micros, qu'il est possible de l'utiliser en enregistrement silencieux (sans que le son sorte des hauts-parleurs, seulement l'étage de préamplification fonctionne): idéal pour ne pas déranger son entourage par exemple.
La sortie se montre de bonne qualité, mais je pousserai plus loin les tests plus tard avec du véritable matériel, afin de voir si cette sortie peut rivaliser avec un véritable micro placé devant les hauts-parleurs.
On a une boucle d'effet comme la plupart des amplis ont... ah non tiens, -on s'y attendais tant le JVM surprends- il y a bien deux boucles d'effets sur cet ampli, une en série et une parallèle, super pratique selon les effets que l'ont souhaite y placer. La dose d'effet à injecter est quantifiable sur la boucle parallèle via le potard dry/wet, qui permet donc de mélanger le son brut de l'ampli et le son de l'effet.
Ensuite, il y a deux prises MIDI in/out pour commander l'ampli via un contrôleur MIDI externe avec les autres matériels compatible dont on dispose. Super pratique, sachant que peu d'ampli proposent se genre de fonctionnalités.
Le pédalier fournit permet de contrôler facilement la plupart des fonctions, qui lui se branche sur la prise jack Footswitch juste à côté. D'ailleurs parlons de ce pédalier qui est fournit de série: celui se veut très agréable avec des switchs qui réagissent bien et surtout solides, et cerise sur le gâteau, des diodes sont présente sur le pédalier pour nous dire sur quel canal on se trouve, si la réverbe est activée, sur quel master volume on est... c'est vraiment idéal pour ne pas se perdre dans ses sons lors d'une prestation sur scène obscure. Le pédalier est assez compact, il s'intégrera bien dans votre pedalboard.
Sa fabrication est tout aussi soignée que l'ampli: la présence de son revêtement anti-dérapant sur son derrière assurera sa stabilité, et bien que ce pédalier soit le seul élément « Made In India » de l'ampli, les problèmes de solidités et de fiabilité ne se poseront pas, car la qualité est au rendez-vous.
En bref...
Le JVM205C est un excellent ampli. Ultra-polyvalent, des sonorités de qualités, un équipement ultra-complet... il manquerait plein de superlatifs pour le qualifier. En cherchant bien, on a bien du mal à lui trouver un point faible, car même son prix est respectable, ce qui pourrait bien faire de la peine à la concurrence.
Personnellement, j'ai craqué sur cet ampli car il offre toutes les sonorités avec le grain que j'aime. Avec autant de bonus supplémentaires comme sa connectique, son pédalier, son équipement, cet amplificateur est quasiment le « sans-fautes » de Marshall. J'ai choisi la version 50 watts en combo car je pensai mieux exploiter cette puissance par rapport à un 100 watts, plus lourd et plus cher en plus. L'investissement n'en valais pas la peine. J'ai préféré prendre un JVM2 plutôt qu'un JVM 4 canaux car ils offrent autant de sonorités l'un que l'autre, les JVM2 étant plus ergonomiques car moins de fonctions en doublons et surtout moins cher. J'en ai rêvé, Marshall l'a fait.
J'aime:
- La polyvalence sonore.
- Les sonorités de qualités.
- La connectique ultra-complète.
- Les deux hauts-parleurs Celestion V30 et G12-Heritage.
- Les finitions générales et la beauté de l'ensemble.
- L'ergonomie: facilité et rapidité des réglages.
- La bonne réverbe.
- La prise en charge du MIDI.
- Les deux Masters Volume.
- Aussi pratique en chambre, en studio qu'en Live.
- Le pédalier fournit très pratique.
- Ne ronfle pas, même en saturation extrême et à tout volumes.
- Le prix phénomènal en grande-bretagne.
J'aime moins:
- Tellement bon qu'on aimerait toujours pousser un peu plus le volume chez soit...
- Le prix sur le continent européen, qui subit trop de marge.